Déjeuner au Parador, puis départ à 9 heures pour les Ojos del Mar, à quelques kilomètres sur le plateau, six petites lagunes bleues cernées de cristaux de sel blanc étincelant. Là vivent, comme à Yellowstone, des micro-organismes vieux de  trois millions et demi d'années. La mer s'est retirée mais a laissé derrière elle ces yeux de turquoise où se perd le reflet des montagnes environnantes.
Lorenzo... A l'horizon, le volcan sacré Llullaillaco.
Alain...
Llareta (Azorella compacta)
Lorenzo reprend le volant pour nous emmener à El Arenal. En partant nous traversons l'ancien village, sorti il y a bien longtemps de sa gangue et qui y retourne inéluctablement.
La piste sinue au milieu de nouvelles formations de sel et d'argile, sculptées par le vent et la fonte des neiges. Car s'il ne pleut que très rarement (30 mm par an nous dit Lorenzo), en hiver la neige tombe en abondance et recouvre de plusieurs mètres ces déserts salés.
El Arenal, étonnant petit désert de sable blond niché au creux des collines ocre. Constamment, depuis qu'on est arrivés aux alentours de Tolar Grande, me revient cette phrase/titre (de Rick Bass) à l'esprit : « Là où se trouvait la mer... »
 
Tandis qu'Alain, Marina et moi partons explorer les alentours, Lorenzo fait les cent pas, pensif. Le temps passe... au bout d'un moment nous l'apercevons au loin qui commence à gravir la pente sableuse et nous lui emboîtons le pas.
L'environnement est extrême, mais ne décourage pas pour autant les bonnes volontés!
Pata de perdriz (Hoffmannseggia trifoliata [Fabaceae])
Ce n'est pas toujours évident pour celui qui a le vertige mais Alain le surmonte d'une façon incroyable. Car Lorenzo, voyant que nous suivons sans problème, monte toujours plus haut...
Lorenzo, Marina et Alain...
Alain m'aide pour franchir les derniers mètres, et là... la vue à 360° est la plus belle que j'aie jamais vue! Devant nous, l'immense salar d'Arizaro jusqu'aux volcans Llullaillaco, Socompa, les cerros Pular et Aracar à des dizaines de kilomètres ; derrière nous, le moutonnement infini des collines et des montagnes de sel. Nous restons longtemps ainsi, tous les quatre, fascinés.
D'ici, on peut même apercevoir Tolar Grande...
Marina...
Le salar comprend de l'onyx, du sel, du marbre et du cuivre, et diffère selon ce que nous traversons, vagues pétrifiées, petits boules blanches, froissement, larges écailles dorées...
 
La piste n'en finit pas, nous roulons longtemps, longtemps dans ce désert. Enfin, Lorenzo se gare en bordure de piste et nous dit : « Voilà! Le cône d'Arita est à vous! »
Le kilomètre et demi de salar pour y arriver est ardu, et si nous ne nous tordons pas les pieds ici ou là ce sera un miracle, mais je repère une trace et essaie de la suivre. La silhouette parfaitement conique du « volcan » (puisqu'il s'agit d'un volcan nous a dit Lorenzo, mais apparemment rien n'est prouvé si l'on fait des recherches sur Google; les hypothèses sont nombreuses, n'excluant pas... la main des petits hommes verts ;-)), la silhouette, donc, grossit peu à peu,
... sur son flanc droit on distingue le dessin d'une vache, comme un géoglyphe.
Marina et Alain...
Arrivés au pied, l'envie nous prend de mettre nos pas dans ceux visibles dans le sable clair.
Aux deux tiers, les zones sombres se révèlent dures comme la pierre et nos chaussures n'accrochent plus du tout. La pente est importante et quelque chose nous dit que nous sommes montés assez haut...
 
Nous remontons dans le pick-up et finissons de traverser le salar jusqu'à la mine de marbre, encore quelques photos,
On distingue bien la « vache », en plein milieu.
... puis nous rentrons sur Tolar.
Tolar Grande (1)
Retour à midi. Repas avec Marina au Parador Llullaillaco (une cantina), poulet et riz, bons – Alain, à la place du poulet, a une belle omelette au fromage –, suivis d'un dessert local: fromage, confiture de cayote (fruit de la famille des courges, pastèques, potirons, etc.) et noix, délicieux, que l'on avait déjà mangé en 2011.
 
A 14 heures, nous repartons cette fois  pour le cône d'Arita de l'autre côté du salar d'Arizaro, le 3e plus grand au monde et le plus important d'Argentine (150 km de long et de 50 à 70 m de large).
Accueil
  
De San Antonio de los Cobres à Salta
Museo de Arquelogía de Alta Montaña
Le soir, dans la cantina, nous avons la surprise de voir attablés deux Français que nous avons croisés la veille à l'agence de San Antonio, Denis et Dominique, très sympa, retraités de l'enseignement et voyageurs infatigables. Ils viennent d'arriver avec le colectivo, sont logés chez Lorenzo, et comptaient rester plusieurs jours. Mais Dominique a le visage très rouge et enflé au niveau des sinus et ils ne savent plus trop que faire.
La voie ferrée qui vient du Chili, ou qui y va, comme on préfère. Ici aussi, sur le panneau en croix, il est recommandé de s'arrêter, de regarder et d'écouter ;-) (« Pare, Mire, Escuche »).
... jusqu'à El Mirador, quelques entailles pour finir dans la roche très abrupte, lui grimpe comme un cabri mais moi non.
         Tolar Grande (2)
Ojos del Mar, El Arenal, Cône d'Arita
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Mercredi 14
 
Insomnie à nouveau.
Par la porte ouverte, on aperçoit dans la lumière du matin les petites collines rondes et rousses sous le ciel bleu et, juste devant la Casa rosa, l'église blanche sous le chemin de croix.
El Arenal et le pick-up de Lorenzo, qui diminue à vue d'œil (le pick-up, pas Lorenzo ;-).
                              Buenos Aires - Valparaiso
Des Chutes d'Iguazu au cœur des Andes, de la côte chilienne à l'Atacama