Vendredi 30 juillet : arrivée à Cancun
Tout d’abord, toujours et partout: les topes!!
L’hôtel Margarita est complet, on nous envoie à Radisson « mieux mais au même prix ». On a déjà eu toutes les peines du monde à arriver jusque-là après plus de quinze heures de voyage. Et c’était un hôtel réservé par Nouvelles Frontières, en plus! Radisson est en tout cas plus au calme et effectivement très bien. Un énorme criquet ailé s’est posé sur le toit de la voiture; gigantesque! Je l’ai pris en photo. On cherche un supermarché pour acheter quelques fruits et nous voyons nos premières petites bananes, les meilleures d’après le Routard. C’est effectivement vrai avec les petites rouges, un peu plus dodues.
Samedi 31 juillet au jeudi 5 août : Tulum
On est restés une petite semaine à Tulum, pour faire plaisir à mon fils et à son copain, mais on en a bien profité aussi. On était à Los Lirios, très cher mais très bien. De beaux bungalows de quatre chambres chacun (et de 40 m2 chacune), et surtout une plage déserte. En fait on payait la tranquillité. Tout le temps dans l'eau, une mer chaude pour nous tout seuls. Loïc est une vraie loutre, c'est étonnant; et du moment qu'il a des piments et un baquet d'eau, c'est bon... On a ramassé pas mal de noix de cocos et on s'est régalés.Ca doit être à une dizaine de kilomètres de Tulum sur la route de Boca Paila. Lézard sur la climatisation à l’extérieur
Ruines à l'ouverture. On a fait l'erreur d'y aller vers midi, c'était déjà le mont Saint-Michel, du monde partout et une chaleur d'enfer. On en n'a pas profité, mais on y retournera.
Cocotiers et noix de coco
Ana y José
Mer chaude. Victor a trouvé un magnifique morceau de corail et Alain et moi une autre variété, sorte d’éventail ajouré pourpre foncé. Il y en avait plusieurs sur le sable de la plage en remontant vers Tulum mais ils étaient très abîmés. Nous sommes très tranquilles à Los Lirions (très cher : 120 dollars sans les taxes), la plage est déserte; plus haut il y a l’hôtel Mayaland, moins bien et sans climatisation, clientèle détestable
Oscar y Lalo : kayaks, plage de l’autre côté de la petite baie fermée par un récif corallien; enfants indiens dans l’eau comme en Amazonie et ravis de nous voir débarquer; Xel-Ha 22 US dollars (descente de la rivière sur un gros pneu en plastique transparent; corde et sauts Loïc et Victor; énormes coups de soleil; aras sur les épaules d’Indiens à l’entrée; Loïc a perdu sa clef en plongeant et a fini par le retrouver : sauf qu’à l’arrivée, ce n‘était pas la sienne; lagon dans lequel je n’ai pas pu nager. J’ai trouvé sur un banc plusieurs gilets de sauvetages que je croyais laissés là exprès pour ceux qui ne savaient pas nager, j’en ai pris un que j’ai dû rendre peu après à un groupe d’Américains…)
Vendredi 6 et samedi 7 août : Chetumal
Lagunes de Bacalar; Cenote Azul (une petite Indienne m’offre un petit fruit vert que l’on voit sur toutes les routes, sorte de petite orange verte mais dont l’intérieur ressemble au lichee). Hôtel Los Cocos, haut de gamme, refait à neuf : en entrant dans les chambres, une épouvantable odeur d’égout nous suffoque. Nous appelons une femme de ménage qui a beau renifler avec application dans tous les coins de la salle de bains, là où la puanteur est la plus forte, elle ne sent rien (!!!). C’est le produit désinfectant, paraît-il… Plus tard, lorsque nous sortons dans Chetumal pour dîner, au croisement des rues, la même odeur nous saute aux narines : nous sommes au-dessus des bouches d’égout… Victor et Loïc, le soir, verront au bar un gros rat gris…
Repas dans une pizzeria bruyante et nourriture quelconque, adresse du Routard. Le lendemain, repas avec Victor et Loïc dans une autre pizzeria, sur la rue principale un peu plus bas que l’hôtel tenue celle-là par un gros Italien pas commode avec son serveur. Délicieuses pizzas, clientèle quasi exclusivement italienne..
Sur la route entre Chetumal et Escarcega, premier barrage militaire, première fouille, succincte; Trouvez-vous le Mexique pacifique? Oui, bien sûr… Quelle question bizarre. On se croirait à l’arrivée dans un aéroport des Etats-Unis : Avez-vous l’intention d’assassiner le président de la République?
Escarcega.
Nous avons mangé dans un minuscule restaurant (quesadillas, boissons pour quatre, 55 pesos), deux tables dehors d’où l’on voyait passer les vélos-taxis . En fait, beaucoup de gens sont trop pauvres pour avoir une voiture. Dans les villes il y a donc une foule de taxis qui sillonnent les rues en klaxonnant brièvement lorsqu’ils passent près d’un piéton – ou plutôt d’une piétonne. Mais dans les villages trop petits pour les taxis, ce sont les vélos qui prennent la relève. Du simple vélo au vélo avec bache pour protéger du soleil ou de la pluie.
Beaucoup de Mexicains ont d’ailleurs des vélos sans guidon, avec juste un arceau relié à une remorque poussée devant eux. Le freinage se fait par rétropédalage.
Dans la salle du restaurant, il y avait un panonceau au mur : « Lavez-vous les mains avant de manger et après avoir été aux W.-C.» Les W.-C. en question étaient comme partout, très sommaires. Sans chasse d’eau, un robinet, une bassine en plastique et c’est tout.
Dimanche 8 août au mercredi 11 août : Palenque
Sur la route entre Escarcega et Palenque, en plus des trois cents (!) topes, paraît-il, des cordes tendues en travers par des enfants indiens pour vendre trois fruits ou mendier quelques pesos. Une petite fille nous a demandé notre bouteille d’eau. Je lui ai donné le litre mais elle voulait la bonbonne de quatre litres.
Singe noir dans le restaurant de l‘hôtel Cuidad Real, perroquet vert sur le sol puis sur une des petites tables pliantes des serveurs; iguane vert magnifique, gros lézards gris très rapides; dans la piscine sous l’orage; changement de chambre deux jours de suite : la première donnait derrière sur un triste mur d’un vert qui jurait avec celui de la pelouses, alors que Loïc et Victor avait une vue superbe sur la verdoyante végétation tropicale. Nous avons donc changé mais la climatisation ne marchait pas. Rechangement pour l’étage supérieur; haut plafond mansardé. Piscine absolument brûlante. Cars de touristes italiens, il y avait d’ailleurs des Italiens partout, mais infiniment peu d’Américains. Ils doivent tous rester à Cancun… Réserver les chambres 214 à 220 ou 314 à 320. Pot d’arrivée. Bon restaurant et serveurs très aimables. Par contre à l’accueil…
Agua Azul, Misol-Ha.
Malgré le monde, ça vaut
vraiment le coup (à noter qu'il y en a aussi de toutes petites à Palenque, en allant un peu plus loin dans la jungle, mais attention à ne pas s'éloigner,
on se perd vite!)
Combi avec l’Agencia touristica maya… pour Bonampak et Yaxchilan. Singes hurleurs, atèles, singes noirs, serpent vert photographié par Loïc. Petit déjeuner dans la forêt lacndonienne. Barrages militaires que nous passons sans nous arrêter grâce au combi.
Très grands papillons magnifiques au vol lourd et erratique; morphos, papillons rouges et jaunes…
Jeudi 12 au samedi 14 août : San Cristobal. Chiapas
Na-Bolom. Pour une prochaine fois, ni Mitontic ni San Bartolome mais Jatate, sobre el balcon.
Le Chiapas est ma-gni-fi-que. C'est la région que j'ai préférée. Des routes impossibles mais où chaque virage découvre un paysage plus beau que le précédent. Des montagnes escarpées, couvertes de végétation luxuriante. Nous avons mis six heures pour aller de San Cristobal à Villahermosa par la 195, mais je ne le regrette pas.
Indiens, femmes et hommes de tous âges, transportant le matin les bûches coupées à la machette à l’aide d’une courroie passée sur le front. En fin d’après-midi, ce sont les femmes et les filles, même très jeunes, qui portent les seaux d’eau. N’ayant pas l’eau courante sans parler d’eau potable, ils vont la chercher apparemment très loin, comme le bois. Habits traditionnels très beaux, différents selon les villages: robes noires et châles pourpre foncé ou violets dans certains, bandes satinées horizontales de couleurs pastel dans d’autres, corsages brodés, bonnets aplatis sur la tête, robes blanches brodés en haut et en bas de rouge, jaune, orange… Longue tunique blanche pour les Lacandons de la sierra. Les Indiens sont très fermés. Ne parlant pour la majorité que les dialectes mayas, je n'avais à leur offrir que mon sourire mais ils ne l'ont pas accepté.
Regards et visages fermés, presque hostiles. Le seul Indien ayant répondu franchement à mon sourire était à Uxmal. Il attendait le bus de ligne au milieu de nulle part. Grand, les cheveux à la taille en catogan, c’était selon toute vraisemblance un Indien du Canada ou des Etats-Unis.
Pour les villages autour de San Cristobal, Chamula n'est pas le meilleur, le
tourisme y fait des ravages, et aussi l'alcool, malheureusement, et les
Indiens ne sont pas toujours coopératifs.
Zinacantan (à 8 km, combis tous les jours qui partent du marché,
en haut de l’avenue Utrilla), ou San Andrès Larrainzar (les fameux
accords de San Andrès, c'est là-bas!).
Dans toute la péninsule du Yucatan il y a des taxis-vélos. On se croirait en Asie. Certains ont de petites bâches pour se protéger du soleil. Il y a aussi de nombreux vélos auxquels ont été ajoutées des pédales fixes sur l’essieu arrière et le passager s’y tient debout. Sur les routes, des pick-up taxis embarquent sur la plate-forme arrière une foule considérable d’Indiens au mépris de toute prudence. Ils attendent sur le bord de la route, puis se casent où ils peuvent, toujours debout, souvent même à l’extérieur, un pied sur un petit rebord, agrippé à ce qu’ils peuvent. Les routes sont tout en virages, montées, descentes. Qu’il pleuve ou qu’il vante, ils sont entassés, hommes, femmes, enfants, nouveau-nés.
W.-C. sans chasse d’eau, quelquefois sans porte et presque toujours sans verrou. A la sortie, une citerne, un seau en plastique.
Journée à Yaxchilan, singes hurleurs…
Yaxchilan, au départ de Palenque, l'agence Turistica maya quelque chose, dans la rue principale, à côté de Banamex. C'est minuscule et ils ont trouvé le moyen de caser aussi un agent de change dans le même local. 450 pesos la journée, avec deux repas, le combi climatisé et les trois quarts d'heure de lancha. C'est à 165 km, donc un peu long, plus la visite de Bonampak. Mais c'est en pleine jungle, une jungle gigantesque et somptueuse, pleine de singes (dont les singes hurleurs aux cris terrifiants! Ils voulaient nous avertir qu'ils étaient là, et bien là, et nombreux, et le résultat était saisissant). On a aussi vu un splendide serpent vert fluo, en fait inoffensif, qui coursait sur un arbre un minuscule lézard.
Par contre, j'ai trouvé que les Indiens étaient extrêmement fermés. On a l'habitude depuis de nombreuses années de voyager sur les terres indiennes du Canada est et ouest et des Etats-Unis; aux Etats-Unis, justement, on ne se sent bien que sur les réserves, par exemple l'immense territoire navajo et hopi, et même sans parler, il y a quelque chose qui passe. On n'a jamais senti de mur, on ne s'est jamais senti étranger à l'autre, malgré les différences. Et je me sens très proche de nos amis innus (innus, pas innuits) du nord du Québec.
Les seuls qui ont répondu à mes sourires ont été des Lacandons à Na-Bolom, et à Yaxchilan. A Uxmal, il y avait aussi un Indien qui attendait le bus sur la petite route devant le site et je l'ai tout de suite reconnu pour être originaire du Canada ou des E-U. Et lui a eu immédiatement un sourire resplendissant.
Bon, cela dit, je peux les comprendre. Leur détresse, à eux aussi, est immense. La brisure qu'ils portent en eux n'est pas près de se refermer. J'aimerais bien, quand tu rentreras, que tu me donnes ton point de vue, puisque tu as vécu près d'eux plusieurs mois. Ce n'est pas le temps d'un souffle de vent que l'on peut avoir une idée juste.
Dimanche 15 août : Villahermosa
Lundi 16 août : Campeche
Mardi 17 août : Uxmal
Tarentules ; araignées dans la chambre de Loïc et Victor et dans la nôtre
Mercredi 18 et jeudi 19 août : Chichen Itza
Sur la route de l’aéroport, arrêt pour manger à Valladolid à la Plaza Maya sur la rue principale. Bon restaurant pas cher, serveurs aimables.
Oiseau magnifique, longue queue faite de deux longs pennes terminés par des ocelles turquoise, tête également turquoise et noire.
Vendredi 20 août : retour sur Paris
rentrés à Paris samedi après-midi, par un temps gris à souhait. Le commandant de bord avait annoncé 25° à l'arrivée (en partant de Cancun) et en fait il y avait 17.