Residencial Brisas del Sur. A mi-chemin entre l'hotel et l'hospedaje, donc un cran au-dessus du précédent.
Hospedaje Familiar La Sureña. L'hospedaje est en fait une maison de particuliers qui louent une ou plusieurs chambres, avec le petit déjeuner inclus. C'est le niveau le plus bas de ce type d'hébergement.
Coicopihue (Philesia magellanica)
Libertia chilensis
... puis nous ressortons à la découverte de Tortel, toujours plus loin, en direction de la plage.
La Residencial Estilo est une jolie maison encore mordorée, trop jeune pour avoir pris sa teinte cendrée, tenue par Javier Pinilla, une jeune femme des plus aimables. Elle allume le poêle tandis que nous posons nos affaires dans la chambre,
Ci-dessous, le petit encadré, en haut à gauche, « La région d'Aysén contre la marée rouge », fait référence à trois toxines responsables de cette prolifération rouge, dans cette région mais aussi dans les Magallanes. C'est une fois arrivés à Paris que nous nous sommes penchés sur le problème, un peu tard, à vrai dire... Elles causent des « troubles neurologiques et gastro-intestinaux, essentiellement des crampes, diarrhée, vomissements, nausées, douleurs abdominales, perte de concentration et d'équilibre, un engourdissement, une faiblesse et une vision floue ». Il faut donc s'abstenir de manger poissons, coquillages et crustacés. Nous voilà avertis pour la prochaine fois ;-)
 
Et... d'accord, d'accord..., nous n'insisterons pas pour avoir des bouteilles de gaz ;-)
Ici et là, des affichettes nous rappellent que Noël approche, comme celle-ci, totalement incongrue à Tortel.
Les oiseaux se chamaillent dans les arbres, les enfants courent d'un bout  à l'autre du village et les barques rentrent de la pêche. Les maisons, souvent minuscules, sont toutes sur pilotis, nombreuses sont celles qui ont des façades et des toits en bardeaux, et sont entièrement couvertes de grosses écailles de cyprès, comme cette place...
escaladent la falaise et se perdent dans la végétation, verts et gris mêlés.
La naissance de Caleta Tortel, sur les terres du peuple Alakaluf aujourd'hui disparu, ne date que de 1955. Les colons, qui arrivèrent dans les années 20, à la recherche de terres cultivables, provoquèrent dans les décennies qui suivirent des incendies gigantesques dans les forêts de cyprès en recherchant des terres pour leurs troupeaux. Ils se servirent ensuite de ce bois pour construire maisons, passerelles, barques, et le commercialisèrent pour assurer leur subsistance.
Mais le cyprès ne sert pas qu'à la construction, il est aussi la matière première des sculpteurs du village.
Tortel est un vrai labyrinthe, les passerelles argentées sont doubles, voire triples, avec de multiples embranchements, elles s'accrochent à la roche, géométrie verticale, oblique et horizontale – tout ici est à angle aigu, droit ou obtus – , courent de pilotis en pilotis qui plongent dans la mer.
 
Un bateau-taxi passe et repasse, les chiens ici encore vont et viennent, toujours sympa et câlins, et en se baladant on aperçoit même... un petit veau devant une maison, coincé entre la passerelle et la porte d'entrée! Ça alors! Mais qu'est-ce qu'il fait donc ici, où il n'y a pas d'herbe pour le nourrir??? Alain se demande s'il n'est pas là pour être boulotté... (En fait, nous aurons l'explication plus tard: les propriétaires de la maison l'ont ramené du « campo » parce que sa mère est morte, et le nourrissent au lait avant de l'y reconduire.)
Une ancêtre, sur les hauteurs...
La Lavanderia, autrement dit la laverie. Dans chaque village de Patagonie argentine et chilienne (au Mexique également) on en trouve une; on y dépose son linge et on le récupère plus tard, lavé et séché. On ne les a jamais utilisées en Amérique du Sud parce que je me suis toujours débrouillée pour laver le linge dans les lavabos, même microscopiques, même sans bonde...
Tout au bout des passerelles on arrive sur une plage, déserte et froide, avec de longues zébrures sur son sable beige, plutôt du genre marécageuse, qui n'engage pas à mettre le pied dans l'eau. D'ailleurs un écriteau précise bien qu'il n'est pas conseillé de se baigner. Tiens donc, on aurait cru le contraire!
Accueil
Le temps se couvre de plus en plus et se découvre de moins en moins souvent..., il fait plus que frisquet. Comme nous sommes arrivés à l’extrémité de Caleta Tortel, nous rebroussons chemin, direction le gros poêle de la residencial Estilo.
J - 23 Mardi 14 décembre (suite)
 

Au bout de la route, Caleta Tortel, 512 habitants, dernier poste avancé sur la mer au fond du golfe de Penas (golfe des Chagrins), royaume du cyprès de las Guaitecas (Pilgerodendron uviferum).
Les voitures ne rentrent pas dans le village, tout entier accroché sur les pentes abruptes des falaises du fjord, dont les maisons sont reliées par sept kilomètres de passerelles de bois, un peu comme à Harrington Harbour, sur la Basse Côte-Nord du Québec ; mais ici il faut une grosse heure, en marchant d’un bon pas, pour se rendre du secteur nord au secteur sud, en prenant le chemin le plus direct. Nous garons donc la voiture au milieu des nombreux pick-up de toute sorte, prenons le nécessaire pour vingt-quatre heures, et passons par le petit bureau de l'office de tourisme pour savoir où se trouve la Residencial Estilo de Javier Pinilla, dont l'adresse nous a été donnée à Cochrane. Elle est à vingt-cinq minutes à pied.
 
Ici encore trône le buste de Bernardo O'Higgins (1778-1842). Officier considéré comme le « père de la patrie », et qui a donné son nom, entre autres, a un immense parc national, au sud-ouest du Chili, sur le Pacifique. Pour ceux qui veulent en savoir plus:
http://www.chile-excepcion.com/bernardo-o-higgins.html
 
                                
Les escaliers, au-dessous desquels poussent de délicats petits iris blancs sur de longues tiges frêles, appelés « calle-calle » ou « tequel-tequel »,
Caleta Tortel (suite)
Caleta Tortel (fin)
Au bout de la route:
Caleta Tortel
          Patagonie australe
El fin del mundo ou le Pays du vent