Des conures de Cafayate aux ruines de Quilmes
Conures de Patagonie (Cyanoliseus patagonus)
Histoire de perroquets...
Soixante kilomètres plus au sud, on arrive à Quilmes, ancienne cité datant du IXe siècle après J-C.
Eglise Nuestra Señora del Rosario, sur la plaza de Cafayate
Arbre de soie (Albizia julibrissin)
Les ruines s'étagent sur le flanc d’une colline abrupte,
encadrées de miradors à l'est et à l'ouest, anciens postes de surveillance sur l'immense plaine au-dessous. De là, on distingue nettement un mur d'enceinte pas très haut, ou du moins plus très haut, qui délimite un large périmètre circulaire au milieu des cactus.
A l'entrée (dix pesos par personne), un jeune Indien nous propose avec insistance ses services de guide, mais nous refusons car il a un tel accent que malheureusement nous comprenons à peine ce qu'il dit. Nous nous rendons pourtant vite compte que sans guide point de salut, parce qu’il n'y a absolument aucune information dans ce labyrinthe de pierre sèche. Nous passons et repassons aux mêmes endroits, avant de trouver enfin les chemins qui mènent sur les hauteurs.
Samedi 12 novembre
Petit déjeuner délicieux avec des produits maison: succulents yaourts, confitures, pain, fromage, gâteaux, même le lait est fraîchement trait.
Nous partons pour Cafayate et les ruines de Quilmes. Entre San Carlos et Cafayate, la route, bordée d'arbres aux feuilles tendres, de pâturages et de champs de luzerne, est bitumée et comporte un nombre incroyable de gués! Nous imaginions une région très sèche et minérale, or elle est verdoyante et a un petit côté normand. On trouve même, en arrivant dans Cafayate, des platanes qui cette fois rappellent les Cévennes. Pour cette raison, bien que ça ne soit pas désagréable, nous préférons de loin Cachi, plus retirée, plus argentine, plus petite également.
A l'entrée du village, je devrais plutôt dire du bourg, au niveau de la première bodega sur la droite, on entend soudain les cris perçants de dizaines de perroquets, des conures de Patagonie, dans les arbres qui bordent la route. Je saute de la voiture et je les prends au zoom et en rafale. Il y en a qui se disputent pour une graine, ils ont des yeux incroyables, comme des boutons, cerclés d’une bande de peau nue et blanche, on les croirait en plastique.
Quilmes nous laisse une impression de frustration, nous repartons aussi ignorants qu'en arrivant, et je devrai chercher plus tard sur Internet l'histoire de ce site et de ses habitants. Nous savons simplement de l'histoire récente que les Indiens Quilmes, du groupe Diaguita, ont récupéré il y a peu leur site, occupé depuis 1716 – date de la réquisition de leurs terres par l’Etat argentin – par les trois mêmes familles.
Ils résistèrent aux Incas puis, pendant cent trente ans, aux conquistadores, avant d'être vaincus et déportés jusque dans le río de La Plata, à l’emplacement de l’actuelle ville de Quilmes. Beaucoup d’entre eux moururent d’épuisement durant celle longue marche.
Sur la route du retour...
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A la Vaca tranquila, moi qui ne bois jamais de bière je reprends une Pecadora (il y a dans le réfrigérateur de la cuisine tout un assortiment de bières à disposition des clients, qui notent ensuite ce qu'ils ont pris), tranquillement installée dans une des chaises longues, devant la porte de la chambre, face aux agaves et aux yuccas en fleur. Il fait beau et doux, l'air est transparent, on n'entend pas un bruit...
Le soir, nous mangeons à nouveau à la finca, entre autres des œufs achetés le matin sur la place de San Carlos, que nous faisons au plat, et dont nous rêvions depuis longtemps, hmmm..., un délice! plus deux yaourts maison que j'ai demandés à Anne.
En face, les fruits des ceibos (Erythrina crista-galli), fleur nationale de l’Argentine et du Chili, pendent en longues guirlandes rouge vif. Ils sont si beaux que je n’arrive pas à en détacher le regard. Entre les conures d’un côté et les ceibos de l’autre, on est mal partis…
Nous nous arrêtons plus loin, dans une vinoteca de la rue Güemes Norte, à gauche avant d’arriver sur la place, pour acheter deux bouteilles d’excellent vin, un Torrontes blanc San Pedro de Yacochuya 2009 et un rouge, même provenance, même date. La femme qui tient ce magasin est particulièrement aimable et nous a très bien conseillés.
Nord-Ouest argentin et Nord chilien
D'un océan à l'autre en traversant les Andes