Vendredi 11 novembre
Après le petit déjeuner, toujours délicieux, pris dehors au milieu des mouches, nous passons à la caisse. Et là, avec le sourire, « la señora » nous ressort le mail imprimé qu'on lui a donné en arrivant, et nous fait remarquer qu'en fait on s'était trompés de date et qu'on avait confondu octobre et novembre... Cette fois c'est moi qui répète « Lo siento mucho »... On était tellement épuisés au moment de préparer ce voyage qu'on a fait quelques erreurs. Mais elle garde le sourire et ne nous en tient pas rigueur.
Chapelle à côté du campo La Paya
La piste (la Ruta 40, dont j’ai photographié le kilomètre 0 dans le parc Tierra del Fuego, près d’Ushuaia), par moments extrêmement étroite, passe légèrement à l’écart de Molinos où nous nous arrêtons une petite demi-heure.
L’église San Pedro de Nolasco trouve son origine, en 1659, dans l’« encomienda », système espagnol qui, sous prétexte d’évangélisation, permettait l’esclavage des autochtones (ce qu’ont combattu, pour la première fois, les jésuites des missions du Nord-Est argentin en protégeant les Indiens Guaranis).
Chemin de croix en laine d'alpaca et cadre en bois de cactus
Charpente en bois de cactus
Vallées Calchaquíes, Quebrada de las Flechas
de Cachi à San Carlos
Nous dépassons Seclantas. La piste suit la vallée, large et très verte, fermée de chaque côté par des montagnes sombres et déchiquetées. Environ 80 kilomètres plus loin, le paysage change et devient à l'ouest tourmenté, on sent qu'il s'est passé là quelque chose de violent, la roche est noueuse, plissée, torturée. Sur des kilomètres et des kilomètres, il n'y a pas un mètre carré qui n'ait été froissé par quelque force souterraine.
Et puis la roche s’est dressée vers le ciel.
De l’autre côté de la vallée au milieu de laquelle s’écoule consciencieusement un filet d’eau, le fer a fait son apparition.
Un très vieil ancêtre. Si l'on savait son âge...
Un très gros nid, mais de quoi?...
San Carlos. Nous traversons la plaza central...
Nous trouvons facilement la Vaca tranquila, une finca tenue par un couple de Liégeois, Anne et Alain, où l'on fait plusieurs variétés de bière artisanale délicieuse et où l'on élève vaches et chevaux sur cent dix hectares de terre. L'accueil est particulièrement aimable, Anne nous offre un thé de bienvenue sur leur terrasse.
La chambre est grande et haute sous plafond, superbe, de même que la salle de bains avec jacuzzi. Tout est très beau, intérieur et extérieur (les photos viendront bientôt ;-). Presque devant la porte, un algarrobo (Prosopis nigra), espèce endémique que l'on rencontre absolument partout, abrite une foule d'oiseaux, en particulier des moineaux. Je donne à Alain le bidon Copec que nous avions acheté à Arica et dont nous ne savons plus que faire.
Vers le soir, c'est lui qui vient cette fois nous offrir deux de ses bières qu'il vend sur San Carlos, Cafayate (prononcer Cafachatte) et Salta. Je prends une Pecadora (« Pécheresse »), vraiment excellente. Nous discutons tous les quatre, avec Anne, un grand moment dans le soir qui tombe.
Comme il y a une cuisine (nickel, tout le contraire de celle de la Rose d'Atacama, à San Pedro) à notre disposition dans la belle et grande pièce du petit déjeuner, nous en profitons pour dîner sur place.
Nord-Ouest argentin et Nord chilien
D'un océan à l'autre en traversant les Andes