J 32 - Vendredi 24
Nuit délicieuse sous la couette toute douce et moelleuse…
Il fait beau et frais ce matin.
9 heures. Alejandro nous apporte un pain tout chaud qu'il vient de cuire et un petit pot de confiture maison, rhubarbe et citron, hmmm…
10 heures. Nous attendons le crabe royal. Le temps passe et nous ne voyons rien venir.
10 h 30, heure à laquelle nous avons rendez-vous au camping de Françoise et Gérard. Alain a bien lu dans le Routard que les Argentins n'étaient pas les rois de la ponctualité, mais il me vient soudain un doute. La veille, le restaurateur, mêlant espagnol et anglais, m'a dit à « twenty-two hours », à quoi je lui ai répondu, « no, a las diez », comprenant que son anglais était très mauvais et qu'il risquait de confondre 10 heures et 22 heures, mais je n’ai pas précisé « a la mañana ». Un petit tour au-dessus, chez Alejandro, qui téléphone, et je ne m'étais pas trompée, il comptait nous livrer ce soir! Second rendez-vous est pris pour le quart d'heure qui suit. Je file au camping, nous revenons tous les trois, mais le livreur n'est toujours pas passé. Deux heures plus tard non plus... Troisième rendez-vous, et cette fois c'est le bon, il arrive avec les précieuses centollas décortiquées, quatre beaux paquets sous vide.
L'après-midi s'écoule tranquillement au chaud, à parler voyage...
La soirée se passe bien, l'asado (barbecue composé de différentes viandes, poulet, agneau, saucisses), accompagné de salades, est copieux et délicieux. La salle est en U et nous nous mettons dans le bas du U qui pour l’occasion est sur une estrade. Nous occupons une table entière, les Allemands sont dans une jambe du U et les autres nationalités dans l’autre. Entre les deux jambes de longues tables sur lesquelles sont posés les plats. Toute la soirée, nous verrons les Allemands se précipiter comme la misère sur le monde à chaque nouvel arrivage d’asado, à croire qu’ils n’avaient pas mangé pendant les quarante-huit heures précédentes en prévision du réveillon. Et comme nous discutons et prenons notre temps pour aller nous servir, à chaque fois les meilleurs morceaux sont partis.
Mais la moutarde commence à nous monter au nez… Un des amis de Gérard, Guy (pseudo VF : Thekaguy), se lève et va carrément chercher le plat entier qui vient d’arriver, ce qui nous régalera et fournira un sujet de conversation aux Allemands jusqu’à la fin de la soirée. « Französische » par-ci, « Französische » par-là, etc.
La nuit ne tombe complètement qu'à minuit, ou plutôt il n'y a plus un seul rayon de soleil qui traîne à cette heure-là, mais le ciel reste bleu clair entre les nuages sombres. Nous avons tous trop mangé et nous décidons de décaler Noël d'une journée et de reporter au 26 le repas de crabe royal et d'agneau de la steppe acheté dans la meilleure carniceria (boucherie), d'après Alejandro.