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Pour finir, le soir, à Vernal, nous dormons dans le pire Days Inn de tous les US. Quasi vide alors qu’il est immense, cinq ou six voitures seulement sont garées devant les portes. Sale, délabré, une piscine vide… Nous rendons immédiatement la première chambre où traînent outils et tout ce qu’on veut, avec un couvre-lit à moitié rabattu. On nous propose alors une deuxième chambre « mais avec la barre de douche cassée » ! Merci, vous pouvez la garder ! La troisième enfin nous paraît mieux, il faut croire que nous n’avons plus les yeux en face des trous. Elle n’a jamais dû voir une femme de ménage, les fauteuils dans lesquels nous nous asseyons manquent de s’effondrer sous notre poids pourtant modéré, les w-c sont mobiles, c’est original, les draps ont un fumet tout particulier… mais nous la garderons quand même. Après avoir hésité à dormir dans nos sacs de couchage, j’ai senti et ressenti les draps, on aurait dit un chien de chasse, et me suis persuadée qu’ils étaient quand même peut-être propres… Seul point positif, l’accueil aimable du tout jeune gérant.
Philippe nous avait conseillé l’Econolodge, mais la quinzaine de gros bikers installés devant les portes des chambres qui m’ont immédiatement lorgnée d’un œil douteux lorsqu'on s’est arrêtés en face du motel ne nous ont pas engagés à descendre là. Et le Best Western était trop cher : 125 $.
avant de garer la voiture à l'ombre des arbres devant le ranch de Josie, à l'entrée de Box Canyon. Balade sous les arbres.
nous arrêtons pour voir quelques beaux pétroglyphes,
nous passons près de la Split Mountain aperçue dans Photographing the Southwest,
et les badlands qui la dominent, comme d’immenses peintures de sable navajos,
Quand enfin en passant un petit col on aperçoit la plaine en contrebas, c’est une véritable délivrance ! La vue de la voiture et surtout l’idée du gallon d’eau nous donnent subitement des ailes. De nouveau en forme, on poursuit la route jusqu'au bout, à Josie Morris Cabin.
On retrouve un temps la Green River,
A un moment, alors qu’on se croit assez près de la route où est garée la voiture, on escalade une pente rocheuse et on l’aperçoit effectivement mais… dans le lointain ! Catastrophe! On continue, on continue, on passe un petit col et juste avant Alain me certifie que juste derrière on verra de nouveau la voiture, beaucoup plus près cette fois. En fait on ne voit rien du tout, sauf encore et encore d’autres « collines » rocheuses, des passages de slick rocks... J’ai horriblement soif mais pour le moral je n’ose pas finir l’eau et je veux surtout qu’on la partage, cette eau. J’ai la langue comme du carton, je respire un air brûlant, j’ai des maux de tête et des palpitations, le visage en feu et je sais que ces symptômes ne sont pas bon signe, ce qui en rajoute.
La chaleur qui est renvoyée est de plus en plus forte, la vue totalement bouchée, on déambule au milieu de ce labyrinthe d’argile sans en voir la fin, je n’ose plus boire...
On finit par sortir avant d’être complètement rôtis et notre horizon s’élargit subitement sur un très beau panorama essentiellement minéral. Pendant ce temps Alain, lui, est toujours zen, essaie de me rassurer, me fait asseoir à l’ombre d’un genévrier. Quelques minutes de répit pour prendre deux ou trois photos…
Au bout d’un moment, un doute commence à s’insinuer; on ne fait pas de boucle et pourtant on est à plus d’un mile de l’entrée. Or on n’a déjà plus qu’un demi-litre d’eau car je bois comme un trou... Petit à petit l’angoisse commence à m’attraper, je ne dis rien mais je pense que l’avertissement du début, sur les panneaux, de boire un gallon par jour, annonçait peut-être une longue rando. Le sentier plonge sous le couvert des peupliers et ressort par un étroit passage au milieu de badlands tellement proches les unes des autres qu’on n'a par endroits même pas la place de mettre les deux pieds l’un à côté de l’autre.
J17 - Samedi 17 mai (suite)
 


Le Dinosaur Quarry Visitor Center est installé dans un bâtiment en préfabriqué, l’ancien site, un peu au-dessus, ayant été évacué pour cause de glissement de terrain. Il faut dire qu’il a été curieusement bâti sur les badlands, qui sont tout sauf stables. Contre toute attente, la chaleur est aujourd’hui torride, les locaux nous disent que c’est exceptionnel et que les jours précédents il faisait froid et il pleuvait.
Nous crapahutons sur les petits sentiers tracés dans les badlands voisines à la recherche d’un os de dinosaure, mais les seuls que nous ayons vus se trouvent sur les brochures. Comme nous avons la flemme de retourner à la voiture jeter pour la énième fois un œil sur le Photographing the Southwest, nous nous informons auprès d’une ranger de la difficulté de Sound of Silence et de Desert Voices. Elle nous dit que toutes les deux sont « very easy and very short ». En fait, Sound of Silence est donnée modérée sur les infos des rangers et très difficile en plein cagnard lorsqu’il fait chaud (mais on a vu ça après).
 
A 2 heures, sous une chaleur torride au départ du sentier, la boîte des mini-guides est vide. On lit tout de même les conseils affichés sur les pancartes, toujours les mêmes: un gallon d’eau par jour et par personne. Nous voici donc partis pour environ un mile, avec un simple petit litre d’eau dans le sac à dos, alors que le soleil brûlant est à la verticale…
L’endroit est magnifique. Des collines comme de grosses baleines blanches échouées là un jour lointain et désormais fossilisées alternent avec la roche aux couleurs toujours si chaudes qui aujourd’hui contrastent encore plus violemment sur le ciel bleu.
    Dinosaur National Monument,
Dinosaur Quarry, Sound of Silence
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