Nous passons un gué un peu délicat, puis un second. Plus loin, dans un autre virage en descente, il faut aller repérer le terrain de près pour calculer où poser les pneus. Les petits villages abandonnés se succèdent, les murs d'adobe sont encore debout mais les toits n'existent plus depuis longtemps, excepté celui de l'église. Curieusement, lorsqu'ils sont habités, les villages sont tout aussi déserts.
Il est étonnant de voir que la cour ou l’enclos que chaque maison a sur l’arrière est fermé par une haute palissade de bois ou bien, comme à l’hôtel, par des bâtiments en dur et une immense porte à deux battants. C’est là, au milieu des poules et de toutes sortes de choses, que nous garerons la voiture, le plus près du mur et collée à la précédente, comme dans un ferry, guidés par un jeune Indien. La Bolivie est à un jet de pierre – au bout d’une immense avenue bordée d’une multitude de lampadaires d’autoroute, totalement incongrus dans le décor –, et ceci explique sans doute cela.
La chambre est belle et grande et, pour la première fois, il y a même du shampoing...
Le plus beau cactus de la région se trouve devant la maison des carabineros.
Un peu plus loin, de l'autre côté de la rue, l'hostal Camino del Inka.
Les maisons de Colchane – localité qui date des années 70, autant dire d’hier – sont dispersées le long d'une large route rectiligne à l’américaine, perdue au milieu des cactus de l’altiplano aymara, sur laquelle nous trouvons la grande bâtisse bleu et bordeaux de l'hôtel Isluga.
Une ou deux photos de l’église, et nous repartons pour Colchane, à dix kilomètres de là, car nous avons hâte d'être arrivés.
La piste file droit devant ou plonge dans un virage serré, toujours caillouteux, voire rocheux. Nous arrivons à Isluga surmonté par le volcan du même nom, village pratiquement désert, excepté lors de la fête de saint Thomas, le 21 décembre. Les communautés se rassemblent alors, viennent même ceux qui ont quitté l’altiplano pour les villes côtières.
Ça ne se voit plus, mais c'est notre Fiat Linea...
Nous quittons les sommets pour redescendre sur un haut plateau en espérant apercevoir Colchane. Mais non, nous ne voyons « rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie »… heureusement, Barbe-Bleue n'est pas dans les parages.
Ho ho! qui se cache derrière sa maman, avec ses nœuds rouges aux oreilles?
Même en ruine, la porte est cadenassée...
Sur l’altiplano, le feu et l’eau se mêlent constamment. Les bofedales sinuent en suivant le lit des ruisseaux, dominés par les volcans, sur les flancs desquels les dernières coulées de lave ont laissé des traces laiteuses ou cuivrées.
Aucun être vivant, homme ou animal, dans ce silence presque palpable, qui pèse plus lourd qu'ailleurs... Jamais l'impression de solitude n'a été aussi grande.
Des cairns bordent la piste. Qui a bien pu les construire?...
Jeudi 3 novembre (suite)
Les pistes se croisent et se recroisent, et lorsqu'il y a un panneau il mentionne des noms de village non indiqués sur nos cartes. Quant au GPS (un Oregon 400t), il veut obstinément nous envoyer sur la droite, au milieu des bofedales, parallèlement à la piste…
Malgré cela, la piste est étroite mais relativement bonne, voire très bonne, bien que très sableuse par endroits. Quelques coups de volant « cisaillés » et ça passe sans problème. 4200 m, 4300 m, l'air est toujours aussi pur et le ciel aussi bleu. Sur les pentes, l’azorella veloutée est reine, une très vieille reine sans doute, si l’on en juge à sa taille, étant donné qu’elle ne pousse que de un à deux millimètres par an.
Du salar de Surire à Colchane
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Nord-Ouest argentin et Nord chilien
D'un océan à l'autre en traversant les Andes