Ruta 40
De Bajo Caracoles
à Chile chico
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Cochrane, bourgade toute de verdure et de fleurs, notamment des rosiers. Là comme ailleurs les peupliers sont présents en nombre, mais la grande plaza, elle, est plantée de pins. Le long des rues aux maisons basses protégées souvent par des barrières de bois on retrouve les mêmes arbres taillés bas et peints en blanc jusqu'à un mètre du sol.
A droite, deux ou trois maisons isolées, avant-garde de Cochrane...
A gauche de la piste, des guanacos; ils ne sont pas farouches, pour peu qu'on soit discrets. Arriver en voiture n'est pas la meilleure approche, mais un peu de patience finit par avoir raison de leur méfiance.
Le lago General Carrera se referme ici, ou du moins passe la main au río Baker, le plus gros fleuve du Chili, qui se charge de mener ses eaux poissonneuses jusqu’au Pacifique. En devenant le río Baker, le bleu déjà intense du lac se transforme en une couleur si pure, si intense, une couleur qui happe le regard et ne le lâche plus, que je peux dire qu’il n’y a pas de mots pour la décrire, en fait, c’est un bleu dont la nuance n’existe pas dans le vocabulaire courant. Ni turquoise ni cobalt,  encore moins outremer ou céruléen, pas plus que pétrole, pervenche ni aucune autre des multiples nuances de bleu. Il s’écoule, tranquille, ignorant du regard des hommes...
La couleur du lac est exactement comme ça. La photo est brute de décoffrage. Nous n'avions jamais vu une eau aussi bleue auparavant (mais ce n'est encore rien à coté du río Baker qui prolonge le lac un peu plus au sud).
Puerto Guadal. Nous faisons le plein à prix d'or, 885 pesos (mais avec un pompiste extrêmement sympathique), soit le même prix qu'en France.
Il y a quand même une chose extraordinaire qui mérite d'être signalée: alors que dans cette partie du Chili il pleut presque constamment, le ciel est tout bleu et rend d'autant plus intense le bleu électrique du lac.
Une estancia et ses rideaux de peupliers brise-vent...
... et nous voyons nos premiers grands lupins jaunes, espèce invasive s'il en est, nous nous en rendrons compte plus tard, avec ses cousins les lupins bleus.
Chevaux, moutons ou guanacos broutent le long de la piste. On aperçoit dans une étendue herbeuse une dizaine de gros oiseaux sombres à la tête jaune et au très long bec recourbé, des ibis à face noire (Theristicus melanopis)  ou « bandurrias ». Mais il me faudrait un zoom et je n'arrive pas à les photographier.
La piste sur laquelle ne passe personne surplombe maintenant Fechudal, premier petit village depuis Chile Chico, quelques maisons, une église, et déjà il est derrière nous...
Après le virage, encore une « descente dangereuse », qui n'a rien de dangereux si l'on roule lentement.
Chaque kilomètre parcouru est une pure merveille et je suis tentée constamment de prendre des photos, malheureusement toujours cantonnée au 10-22 mm...
Le lac General Carrera, d'un bleu outremer profond aussi beau que le plus turquoise des lacs glaciaires, est surplombé par les Andes enneigées et bordé d'une multitude d'églantiers en fleur qui dégagent un parfum délicieux.
Le vent ne faiblit jamais..
La conduite reste néanmoins éprouvante, d'autant que virages serrés, montées et descentes peligrosas (dangereuses) se succèdent, la plupart au-dessus de ravins sans protection aucune, ainsi que nids-de-poule (comme dit Alain il vaut mieux ne pas porter de dentier...) et trous de toute sorte. C'est une version chilienne de la Moky Dugway, en Utah, en bien plus long et dangereux. Mais si l'on conduit prudemment, ce que je fais, on ne risque pas grand-chose. Il nous faudra quand même six heures pour faire les 188 kilomètres, arrêts photos – nombreux – compris.
J 22 - Lundi 13 décembre (suite)
 

Nous repartons donc pour Cochrane à 188 kilomètres de là, par une piste secondaire. Le départ est royal puisque la piste, bien qu'étroite, est tellement damée qu'on la dirait bitumée sur une quarantaine de kilomètres. La suite est moins réjouissante, mais le paysage est constamment époustouflant de beauté et fait passer les difficultés au sol.
De Chile Chico à Cochrane
Au bout de la « route »:
Caleta Tortel
          Patagonie australe
El fin del mundo ou le Pays du vent