Laurence et Patrick avaient en premier lieu décidé de passer la nuit sur place, dans le 4 x 4. Mais on leur avait proposé de dormir à nouveau dans la seconde chambre de Desert Gardens, en prévenant le staff de Moab Utah Lodging, qui avait accepté.
Retour donc pour dîner tous ensemble « à la maison », où on a préparé le repas avant de partir : champagne (très bon) offert par Jean-Pierre qu'on avait mis au frais (le champagne, pas Jean-Pierre), salades et œufs mollets, reste de spaghettis de la veille à la sauce tomate et fraises.
Excellente soirée...
La descente dans les épineux et les éboulis se fait quasi dans l’ombre. Personne ne traîne, chacun est concentré sur l’endroit où poser les pieds pour ne pas terminer sur le grand toboggan.
La lune se lève au-dessus de la mesa, derrière nous...
On n'a malheureusement pas le temps de s'éterniser, car le crépuscule n'est pas loin, et il va nous falloir tout retraverser pour amorcer la descente avant la nuit, après avoir passé la crevasse et retrouvé le point de passage. Une demi-heure plus tard, nous laissons derrière nous la petite pool si discrète...
On la cherche sans conviction, parce qu’on a tous envie que ce soit Patrick qui la trouve. Et puis tout à coup, ça y est, elle est là, à ses pieds ! Un triangle parfait dans l’ombre du grès. Il est aux anges ! Il faut dire qu'elle se mérite et qu'il s'est donné du mal pour la localiser. Sans lui on ne serait pas là.
Tandis que le jour commence à baisser et que la lumière dore de plus en plus le grès autour de nous, nous poursuivons en direction de l'extrémité de la mesa et tombons tout à coup sur de gros mamelons cuivrés qui dégringolent vers la plaine en contrebas. La vue sur les mesas voisines est magnifique. Delta Pool se trouve là, quelque part, nichée dans un creux…
J 24 - 5 juin
On a donné rendez-vous à Jean-Pierre à 18 heures pour aller à Delta Pool. A 18 h 30, on quitte Desert Gardens tous les cinq, dans la voiture de Patrick et Laurence. C’est Patrick qui a localisé l'endroit, après de longues recherches, et on se laisse conduire en terre inconnue ;-)
Trois quarts d'heure plus tard nous nous garons près d'une mesa : environ 150 m de haut, parois à pic et sommet apparemment inaccessible. Le petit parking est désert, ce qui ne nous étonne pas étant donné que le site est encore quasi inconnu et l'accès difficile...
Patrick part devant, il va tenter de trouver un passage et nous ne le quittons pas des yeux alors qu'il se faufile entre des épineux et progresse dans la roche et les éboulis. La montée est ardue et délicate, on pourrait très facilement glisser et dévaler la pente raide, et on se demande ce que ça donnera en redescendant au crépuscule...
Alain domine désormais quasi complètement son vertige et n'a aucun problème pour jouer les cabris.
Toujours sans quitter Patrick des yeux, nous arrivons près du sommet de la mesa, à l’endroit précis de l’unique cairn du plateau de slickrock. Plateau est un bien grand mot, c'est plutôt un moutonnement coupé par une crevasse qu'il faut obligatoirement arriver à contourner : par la droite à l'aller, par la gauche au retour.
De Denver à Denver...
Rencontres au cœur de l'Ouest