En fin de journée, alors que nous prenons l'apéritif au camping du visitor center avec Françoise & Gérard, ils aperçoivent un Américain en scooter qu'ils croisent ici et là sur leur parcours. Walter, longue barbe blanche, petit foulard sur la tête et petit chien dans les bras. Il en a deux, paraît-il.
Il vient s'asseoir et commence à parler. Puis la conversation, le monologue plutôt, dévie sur Obama, et sur Reagan, le Seul, l'Unique. Je lui demande pourquoi il préfère l'un à l'autre et il répond qu'Obama est musulman et qu'il n'aime pas les musulmans, qu'il n'est pas né aux Etats-Unis et qu'il ferait mieux d'être président au Maroc (??), qu'il n'a rien à faire ici.
Puis il passe aux armes, il a trois « guns » (moi : Pourquoi ? Réponse : Because there are bad people), dont un sur lui, et il nous montre la poche arrière de son jean où on devine la forme du revolver... Hum... En tout cas, cette histoire d'armes a l'air de l'obséder, puisque, d'après Gérard, il en parle à chaque fois qu'ils se retrouvent.
Ensuite, tirade sur ce qu'on apprend à l'école concernant la version officielle de la guerre de Sécession : la suppression de l'esclavage pour les Etats du Nord et son maintien pour les Etats du Sud. « Or c'était une lutte pour la liberté », c'est-à-dire « une lutte des Etats sudistes contre l'imposition d'un Etat centralisateur ». Bref, bel exemple de l'extrême droite américaine.
Après cette envolée, l'atmosphère s'est soudain considérablement rafraîchie et il l'a immédiatement senti. Il nous a donc quittés, très aimablement, mais est revenu environ un quart d'heure plus tard avec son second petit chien offrir à Gérard, son « brother », une bouteille de rhum du Nicaragua, « le meilleur qu'on puisse trouver »...