Sur le chemin du retour, nous croisons un de ces très étranges lézards à cornes qui, bien que leur aspect ne soit pas des plus engageants, sont doux et timides et ne boulottent que des insectes.
Desert Horned Lizard (Phrynosoma platyrhinos)
Le soir, au camping, les moucherons qui ont certainement senti la cuisine française s’invitent une fois encore à table. Surexcités, ils se bousculent pour goûter à tout, y compris à nous ! Quelle plaie !
Ils ne nous empêchent cependant pas d'apprécier le silence de la nuit qui tombe, déjà.
Les ruines sont légèrement en hauteur, et je ne sais pas à quoi je pense mais je ne les photographie pas du bon endroit, je n’ai jamais en entier le fameux toit qui s’émiette. Philippe me dira qu’il fallait aller sur la droite. Bon, ça donnera l’occasion d’y retourner.
Claret Cup Cactus (Echinocereus triglochidiatus)
Scarlet Gilia (Ipomopsis aggregata)
Woolly Locoweed (Astragalus mollissimus)
Desert Paintbrush (Castilleja chromosa)
Tout le long du sentier, ici ou là, dans le sable, une anfractuosité de grès ou à l'ombre d'un arbre, des fleurs...
L’après-midi changement de direction, nous refaisons une partie de la route empruntée le matin pour rejoindre Road Canyon et d’autres ruines. Le sentier est un poil paumatoire, peu ou pas d’indications, aussi, comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, nous nous transformons en Petit Poucet et balisons tout le chemin de cairns qui nous seront bien utiles au retour, ainsi qu’à un groupe de quatre randonneurs. D’habitude nous prenons des photos pour nous repérer, mais je me demande bien pourquoi on n’a jamais pensé à ce système infaillible.
Au pied d'un pin, enchaînée à une grosse racine, Alain découvre une boîte d'enregistrement très cantine de la dernière guerre, difficile à ouvrir, mais artistiquement décorée dans le style rupestre...
Nous allons réserver le camping de Natural Bridges. Nous avons de la chance, ça doit être la meilleure place (la 4, 10$), avec près de un hectare de bosquets sur l’arrière, vue imprenable ! Nous posons des gallons sur la table, mettons le papillon sur le piquet à l’entrée du site, et partons pour Mule Canyon et son étonnante House on Fire. Très joli et très calme petit canyon, le ciel est d’un bleu intense, un wash serpente au fond et nous le suivons jusqu’aux ruines. Il est étonnant de voir à quel point les strates de grès verticales imitent à la perfection un feu d’enfer.
La route est étroite et traverse ensuite un paysage de genévriers piqués dans le sable rose. Il n’y a pas âme qui vive… Pas un oiseau dans le ciel immense, pas un souffle de vent, juste le silence. Soudain, devant nous, un troupeau de vaches avec leurs petits veaux et trois cavaliers : un père et ses deux filles, la plus jeune, qui ne doit pas avoir plus de cinq ans, fait le grand écart sur la croupe de son cheval.
Mauvaise nuit.
Le temps est toujours splendide. Dans la salle de petit déjeuner, très agréable, nous nous régalons de deux gros muffins achetés en mettant 1,5 dollar dans une boîte.
Après avoir fait le plein (d'essence) nous partons par le sud puis la 261 qui longe Valley of the Gods, très belle aussi dans la lumière vaporeuse du matin.
De la Moky Dugway, route – « bonne piste » serait plus exact – en lacet qui s'élève à pic au-dessus de la vallée, vue extraordinaire sur les dieux du désert au-dessous, malheureusement noyé de brume.
Mule Canyon et Road Canyon
Boucle Salt Lake City - Salt Lake City via Yellowstone