Lavandula Evening Primrose (Calylophus lavandulifolia)
Le ciel est noir et chargé d’orage du côté de Bisti, ce qui nous fait abandonner l’idée de traverser par la piste et d’aller dormir sur le parking, de même qu’il est hors de question de faire le grand tour en repassant par Farmington et en redescendant par la Hwy 371. C’est décidé, nous rentrons au motel par la 550 vers 16 h 30 en louchant du côté d’Angel Peak, mais finalement sans y aller, prenons une douche et un thé, puis partons faire quelques courses. En rentrant, j’en profite pour écrire et me détendre.
Le Comfort Inn est très bien. Accueil très aimable, ordinateur à disposition, et le King Size est divin après le TrailBlazer…
Un reste d'une ancienne route chacoan qui reliait le sommet de la mesa au fond du canyon.
Claret Cup Cactus (Echinocereus triglochidiatus)
Nous renonçons à faire le tour par Chacoan Stairway, ce qui allongerait le chemin du retour de 2,5 miles sur le plateau désertique, sans ombre aucune, et revenons sur nos pas, où nous croisons des merveilles...
Poterie chacoan typique, noir sur blanc
Le chemin traverse une étendue aride, c’est très plat et sans beaucoup d’intérêt. Pueblo Alto, pourtant construit postérieurement, est décevant comparé à Pueblo Bonito. Il ne subsiste d'un côté que quelques murs et de l'autre des murets d’à peine cinquante centimètres de haut.
Vue générale de Pueblo Bonito
Vue générale de Kin Kletso
8 heures. Il fait déjà très chaud. A 9 heures, nous laissons sans regret ce camping tristounet, du moins en cette saison, et partons en voiture pour Pueblo Alto. La route est en forme d'épingle à cheveux et le parking proche du départ du sentier se trouve au fond de la boucle. A cinq cents mètres de là, juste à côté de Kin Kletso, dont la maçonnerie ressemble beaucoup à celle de Mesa Verde, au Colorado, nous empruntons un étroit passage dans la falaise, une mince faille dans le roc qui permet d’escalader les gros blocs et de se retrouver sur la mesa sous un soleil de feu. Belle vue au-dessous.
il se gare derrière nous et nous invite chez lui à notre retour à SLC : Bon repas, bon lit, etc. Mais nous n’abuserons pas de son hospitalité car le 8 juin nous devrons être à l’aéroport très tôt le matin, notre avion décollant à 8 heures.
Il fait presque nuit quand nous rejoignons le camping. Nous mangeons en vitesse du pain avec du Philadelphia et des bananes. On a vu mieux…
Nuit blanche pour moi, qui colle de partout et qui ai bu du thé trop tard.
Rencontre avec un Américain de Salt Lake City (Park City) très sympa. Nous parlons jusqu'au coucher du soleil, soit près de deux heures, de tout, y compris de Loïc, notre fiston, qu'il invite aussi à venir skier dans son resort de Park City. Nous échangeons nos coordonnées – il nous donne également celles de son ranch de l'Oregon – et nous partons chacun de notre côté – si l'on peut dire car la route est one-way, donc à sens unique. Un peu plus loin, alors que je m’arrête pour photographier des wapitis femelles aux allures de brebis plutôt décaties malgré leur collier de cuir,
Ces « grandes maisons » – comme Una vida près du Visitor Center ou Peñasco Blanco – comprenaient plusieurs centaines de chambres sur trois ou quatre étages et sont typiques de l’architecture des Chacoan. Belles et nombreuses kivas (chambres sacrées enterrées qui représentent le monde souterrain).
... qui ont de très belles et curieuses fenêtres d’angle.
La maçonnerie de Pueblo Bonito est remarquable. Les pierres, plates et minuscules, sont empilées les unes sur les autres, formant un véritable tissage minéral qui tient encore, mille ans plus tard. Murs épais et angles parfaitement droits. Petites pièces en enfilade...
Route 162 pour rejoindre Farmington, au Nouveau-Mexique. Montezuma Creek, puis Aneth. Paysages bruns et désolés, picorés çà et là par de gros criquets de métal à la recherche de quelques larmes d’or noir.
Farmington s’étire, s’étire, s’étire… Bloomfield, sa banlieue Est, aussi. Route 550 sud interminable avant la bifurcation pour Chaco Canyon.
Les vingt miles de piste pour Chaco comportent de nombreux passages de tôle ondulée ; de chaque côté, un désert poussiéreux parsemé de sauge. Nous roulons vite, car il est assez tard dans l’après-midi, par peur que le camping ne soit complet, mais en arrivant nous avons la surprise de le trouver aux trois quarts vide, poussiéreux lui aussi et totalement dépourvu d’ombre et de charme. Par contre les deer flies – les taons – , eux, sont bien là et nous assaillent !
Nous prenons une place au pied des rochers. Dans les toilettes, on peut lire un avertissement concernant les ravens – les grands corbeaux – et leur intelligence aigüe qui leur permet d’éventrer les tentes à la recherche de nourriture. Heureusement, nous dormons dans le 4 x 4 avec le garde-manger, nos tubes de mayonnaise Amora made in France seront donc à l’abri ! Mais de retour de balade, nous nous apercevrons qu’ils éventrent aussi les gallons d’eau. Celui que nous avions laissé sur la table est vide et troué en de nombreux endroits…
Un tour au Visitor Center pour faire enregistrer le pass puis nous voilà partis pour Pueblo Bonito, centre du monde chacoan. Le canyon est peu profond et assez large et comprend en son centre un autre début de canyon, une faille qui ondule d’un bout à l’autre. Le soleil commence à baisser et la lumière est dorée.
Nous passons auparavant par Chetro Ketl, qui connut son heure de gloire aux environs de 1050.
Cliff Roses (Purshia stansburiana)
Il y a le long de la boucle de très jolis arbustes en fleur. Je demande leur nom à un jeune ranger qui a un trou de mémoire et paraît horriblement gêné. Un peu plus tard, nous le croisons à nouveau et il nous annonce alors fièrement : « Ce sont des Cliff Roses ! » Ouf ! l’honneur des rangers est sauf !
Un candidat au suicide...
(Merci à isap29, alias Alain-Pierre, de m'avoir communiqué le nom exact de cette primrose.)
puis Owachomo. Le sentier est court et nous descendrons sous le pont, immense !
Kachina (là encore, nous prenons le trail pour photographier le pont), la chaleur est déjà très forte,
Aujourd’hui nous quittons l'Utah pour le Nouveau-Mexique et plus particulièrement Chaco Canyon. Le 17 mai c’est aussi ma fête et ça me rappelle que l’an dernier, à Dinosaur NM, la balade de Sound of Silence avait été rude…
Laissant à regret derrière nous le camping de Natural Bridges, nous empruntons la loop road qui passe par Sipapu (diminutif de sipapuni, du nom du petit trou pratiqué au centre de chaque kiva, symbole de l'émergence des Hopis dans la réalité physique des Quatre Mondes).
Nous descendons jusqu’au point de vue en face du pont.
De Natural Bridges à Chaco Canyon
Boucle Salt Lake City - Salt Lake City via Yellowstone