le jour se fait plus sombre et le soleil, qui avait fait quelques apparitions, se cache définitivement. Nous commençons à trouver qu’il y a quelque chose de bizarre, que le paysage ne nous dit rien, et tout à coup nous nous rendons compte que nous sommes dans le mauvais sens ! Mince de mince ! Il ne manquait plus que ça !
Une petite neige fondue vient se coller au pare-brise, la nuit tombe sur cette belle route glissante et parfois vertigineuse, bordée de pins ténébreux, où l'on ne croise pas un chat ni même une marmotte. La jauge est dans le rouge et nous n'avons aucune envie de passer la nuit dans le TrailBlazer sur le bord de la route, sans même une couverture... Mais heureusement, la chance, ce soir, est de notre côté, car nous réussissons à rentrer au bercail.
Nous dînons dans la chambre, douillette à souhait, avec tout de même un regret, celui de n'avoir pu nous arrêter à Red Mountain. Demain, si le temps le permet, nous irons y faire un saut avant de partir pour Crested Butte.
Quinze miles plus loin et après avoir franchi deux cols (Molas Pass et Coal Bank – 10640 –),
En voilà deux qui n'ont plus l'air très frais...
Un bistro, comme son nom l'indique...
Détail de l'affiche collée à l'intérieur de la vitrine
... et labo photo... historique!
Main Street, un dimanche de mai sous la pluie. D'un côté...
A l'horizon du Golden Bear Ranch, le ciel n'annonce rien de bon, et bientôt il tombe des cordes. Décidément, il est dit que ces quinze derniers jours se feront sous la pluie!
J'aperçois un cycliste qui monte tranquillement la côte et s'arrête pour échanger deux trois mots. Lorsqu'il repart, surprise, une petite pancarte annonce qu'il a des enfants à bord! Etaient-ils saucissonnés sous la bâche bleue, nous ne le saurons jamais...
Nous l'avons doublé deux jours plus tard, sur une autre route du Colorado.
Plus haut, les sommets sont encore enneigés et les marmottes de sortie, mais je n'ai pas été assez rapide!
La route suit le cours de la Dolores River, qui charrie ses eaux laiteuses au pied des montagnes rouges, aux pentes clairsemées. Les feuilles des bouleaux sont d'un vert acidulé, sorties de leurs bourgeons il n'y a pas si longtemps.
... et gardiens taciturnes.
Etranges animaux de métal, aussi...
Dans cette petite vallée à l'écart des grandes routes, les gens rivalisent d'imagination; enseignes bucoliques, girouettes endiablées...
Quelques miles plus loin, nous passons sur le Dolores River Bridge, pont à treillis en acier classé au registre national des lieux historiques.
A l'entrée de la vallée, Bedrock. Son bureau de poste...
Sur les bas-côtés, des tapis de paintbrushes, flamboyants malgré la pluie qui s'est mise à tomber.
L'oiseau qui broute comme un grand est un vacher à tête brune (Molothrus ater)
C’est encore une fois à regret que nous quittons Moab et nous nous promettons d’y revenir une bonne semaine la prochaine fois pour mieux en profiter.
La route a été inondée en de nombreux endroits jusqu’à la bifurcation de La Sal Junction. Sur des kilomètres, les orages ont totalement raviné les bas-côtés, creusant des fossés de plus de un mètre de profondeur, et ont repeint le bitume en rouge, comme à Zion.
A La Sal, nous prenons la 46 sur la gauche qui devient la 90 dans la petite Paradox Valley, empruntée en été 2005. Sans doute à cause de la différence de saison, nous avons du mal à la reconnaître. Elle est aujourd'hui verdoyante à souhait, abondamment arrosée en ce début de printemps, mais nous arrivons à passer entre les gouttes.
De magnifiques chevaux broutent l'herbe tendre, accompagnés de vachers à tête brune (Brown-Headed Cowbird) qui ont dû se tromper de pâture...
De Moab à Ouray et Silverton, via la Paradox Valley
Après avoir parcouru les rues de Silverton de long en large, Main Street, Empire Street, etc., nous passons à la station-service avant de repartir sur Ouray. Estomaqués par le prix de l’essence, nous décidons finalement de rentrer directement sans faire le plein, comptant que ce qu’il reste sera suffisant pour faire la route, et... nous prenons par erreur celle du sud, donc en direction de Durango. Ah, la vue est magnifique, et pas une seconde nous ne nous rendons compte de notre erreur!
Colorado. Nous n’avions pas réservé à Ouray, joli petit village que nous tenions à revoir, niché au pied des montagnes, et nous prenons une chambre au Chalet Inn pour 80 $, vraiment très bien, avec même une musique d’ambiance – un peu trop sirupeuse à notre goût. La gérante espérait faire l’impasse sur le coupon de 10 % qu’ils avaient mis sur Internet, mais avec nous elle n’a pas eu de chance…
Comme l’après-midi n’est pas encore trop avancé, nous partons pour Silverton, sur la Million Dollar Highway, toujours dans l’eau jusqu’au cou qui, bientôt, en prenant de l’altitude, se transforme en neige. Il ne manquait plus que ça ! Les pentes rouge sang de Red Mountain sont totalement dissimulées dans les brumes, on ne sait où commence et finit le ciel.
Le village que nous avions vu très animé et bourré de touristes est triste et vide, ses rues transversales sont boueuses, il fait froid. Seules les touches de couleur des maisons réchauffent un peu les lieux.
Visite guidée de Silverton:
Boucle Salt Lake City - Salt Lake City via Yellowstone