... nous rentrons sur Vernal dans la lumière douce du soleil couchant.
... et tandis que le jour commence à tomber...
Nous continuons un certain temps sur le sentier mais il commence à se faire tard et nous nous promettons de revenir une autre année. Nous repassons à nouveau le ruisseau...
A moitié dissimulés par le feuillage, un homme, son chien et deux nasses.
Une nasse, apparemment...
Ma foi... En bas un poisson, mais au-dessus? On n'a jamais vu un lapin s'attaquer à une truite... Alors?...
Là un poisson, peut-être une truite...
Ici, peut-être un mouflon suivi d'un chien...
A deux miles du début du sentier, à Ely Creek, un petit pont de bois traverse le ruisseau et en face, un peu plus loin, le pied de la falaise est orné de beaux pictogrammes ocre-rouge, certains en partie dissimulés par la végétation.
Le sentier suit le fond du canyon à la végétation exubérante en ce début de printemps. Les bourgeons ont éclos depuis peu mais s'il y a peu de moustiques, ici, ils sont remplacés par des milliers de cigales noires qui frottent leurs ailes finement striées d’orange dans un crépitement ressemblant un peu à une averse de grêle sur un toit de tôle, et qui dévorent aussi goulûment que des criquets la moindre feuille tendre à leur portée. Il y en a partout, dans les arbres et dans l'herbe, certaines se prennent dans nos cheveux, et on se demande ce qu’il restera dans quelques jours… des branches dénudées, des arbres nus comme en plein hiver alors que le printemps commence tout juste…
Un panneau accompagné d'une table et de bancs dignes de Versailles, tout à fait appropriés dans cet environnement sauvage, annonce que John W. Powell et sa troupe s’arrêtèrent là et firent un repas de truites… sauvages.
La fin de la route plonge jusqu’à l’entrée du Creek et des bassins d’élevage de truites, surplombés de falaises aussi hautes et impressionnantes qu’à Zion.
La Jones Hole Road est une route d'altitude vraiment très belle et variée. Immenses pâturages de centaines de milliers d’hectares certainement, veloutés de vert bronze et vert amande.
Nous passons encore devant ces si jolies « enseignes » de métal que je ne peux m'empêcher de photographier à chaque fois et qui m'attirent comme un aimant..
On en a plus qu’assez des moustiques et nous décidons, une fois au parking, de repasser par le motel prendre l’anti-moustiques que nous avons oublié sur le lit, avant d’aller au bout de la Jones Hole Road faire une partie du trail et de tester l’Off en prévision du camping du lendemain aux Gates of Lodore.
Le long de la 500 North en direction de Vernal...
Sur le plateau, nous passons à travers un moutonnement de gros rochers ronds, mi-dos de dinosaures, mi-baleines échouées au milieu de bouquets de sauge.
Vue du sentier en remontant, mieux marqué que celui de Sound of Silence.
Le sentier descend au fond de la petite vallée, sous les arbres, près du lit d'un ruisseau. Et qui dit ruisseau dit moustiques. Ils sont là et bien là pour nous souhaiter la bienvenue!
Au loin, on aperçoit Split Mountain et ses stries sombres. Nous prenons la jonction avec Desert Voices. Toujours un mélange de badlands très colorées et de roches blanches,
Le sentier porte bien son nom. Le seul bruit perceptible est celui de nos pas... La chaleur s'étend au-dessus de nous comme une chape et il n'y a aucune ombre, excepté celle, de loin en loin, de quelque maigre genévrier.
Showy rushpink (Lygodesmia grandiflora)
White Wild Onion (Allium textile)
Nakedstem Sunray (Enceliopsis nudicaulis)
Et dans cette terre apparemment stérile, poussent toute sorte de fleurs.
Nous voici à l'entrée des badlands qui nous avaient tant éprouvés, car nous n'avions pratiquement pas d'eau et aucun repère quant à la longueur du chemin, ayant été induits en erreur par une ranger.
Le sentier, bordé par endroits d'une infinité de globemallows orange vif, est toujours aussi beau et contrairement à l’an dernier nous en profitons pleinement, étant chargés tous deux d’un gallon d’eau. Il fait déjà très chaud…
Scarlet Globemallow (Sphaeralcea coccinea)
Au programme Sound of Silence et Desert Voices. Nous prenons l’unique brochure bien fatiguée dans la boîte en métal du Trailhead et la redéposerons au retour.
Sound of silence. Ici ou là, de gros rochers ronds comme des dos de dinosaures émergent du sol...
J 21 - Jeudi 28 mai
Ce matin, ciel tout bleu, enfin…
Dinosaur National Monument,
Sound of Silence et Desert Voices, Jones Hole Road
Le chemin est ponctué de cairns... fort utiles quand on voit la conformité des lieux. Car on se doute bien que tous ceux qui passent par là n'ont qu'une envie, celle de quitter le chemin et de crapahuter sur les pentes en pleine chaleur... un pas en avant, deux pas en arrière... ;-)
Boucle Salt Lake City - Salt Lake City via Yellowstone