Yellow Glacier Lily (Erythronium grandiflorum)
Une sous-espèce de l'Alpine Spring Beauty. Les pétales ont une forme légèrement différente.
Nous avons à peine le temps de voir Echinus Geyser et Steamboat Geyser que le ciel de plomb, au-dessus des montagnes enneigées, nous tombe sur la tête !
Nous rejoignons la voiture en courant (d'ailleurs, à ce propos, nous avons depuis longtemps remarqué une chose: les Américains ne courent jamais! Sous la pluie torrentielle, la grêle, la neige, dans la tempête, ils sont toujours relax, ne se pressent pas d'un poil, démarche tranquille, air dégagé comme si de rien n'était) et y restons coincés près d’une heure. J’en profite pour écrire quelques notes. Une heure un quart a passé et nous sommes toujours là, espérant une éclaircie qui n’arrive pas ; nous avons fait le tri des montagnes de papiers (cartes de toutes sortes prises dans les visitor centers, petites, moyennes et grandes en double exemplaire, Journal du parc traversé, etc.), bu la Thermos de thé et fini le paquet de cookies bio de Jackson… Histoire de ne plus avoir le nez sur la poubelle et de voir le coin de ciel bleu qui s’agrandit à l’horizon, je change de côté, c’est-à-dire que je recule de cinq mètres. Cinq minutes plus tard, une voiture fait la même chose mais dans le sens inverse !
Une heure et demie plus tard, subitement, la pluie cesse, un rayon de soleil se pose sur le parking, et d’un seul mouvement toutes les portières s’ouvrent en même temps! Des gens sortent qui s’étirent, bâillent et se couvrent pour une deuxième balade le long des geysers.
Alpine Spring Beauty (Claytonia lanceolata)
Buttercup (Ranunculus...)
Shooting star (Dodecatheon)
Mountain Marsh Marigold (Caltha leptosepala)
Heureusement, malgré le temps détestable, poussent sur les bas-côtés une grande variété de fleurs, notamment les si belles et étonnantes Mountain Marsh-Marigold, ou Souci des Marais, avec leurs pétales dressés vers le ciel, en forme de coupe.
Là où le feu est passé, c'est la désolation... Pourtant la vie a repris au pied de l'armée de lances.
Arrivés sur place, le temps fait carrément la grimace!
Alpine Spring Beauty (Claytonia exigua)
... et de Spring Beauty, qui comprend 26 sous-espèces. Son nom latin vient du médecin et naturaliste John Clayton (1694-1773).
A peine levés, nous faisons un mot à nos « dear neighbours », puisque apparemment ils seront encore là ce soir, afin de ne pas passer une nouvelle nuit blanche, nous le glissons sous leur porte et préparons une thermos de thé.
Le ciel est… gris, ça change de l’ordinaire... Nous prenons notre temps pour aller à Norris Geyser Basin et pique-niquons en cours de route près d’une foison de Yellow Glacier Lily (Erythronium grandiflorum), très jolis lys jaunes aux pétales aussi effilés que des poignards...
Cette fois, nous quittons définitivement le canyon pour rejoindre Canyon Village. Un passage à l'enregistrement, désert (ça change de Old Faithful ou, l'an passé, de Yosemite), et nous rejoignons notre Frontier Cabin.
Mi-caserne mi-chambre d’hôpital (101$ avec douche et w-c), c'est une sorte de grosse cabane partagée en plusieurs logements, identique à des dizaines d’autres alignées le long d’allées désertiques. D'ici, il y a dix ans, nous avions surtout gardé le souvenir du hurlement du coyote que l’on entendait par la fenêtre de la salle de bains qui donnait sur les bois, et nous ne reconnaissons absolument rien, ni les cabanes, ni même les lieux...
Le soir, alors que nous sommes couchés, nous entendons subitement un bruit de batteuse qui semble venir de la salle de bains. Nous avons des voisins juste de l’autre côté de la cloison de bois et nous supposons qu’ils viennent de mettre en marche l’aération pour prendre une douche. Mais on n’entend pas d’eau couler et le temps passe, le temps passe, et le bruit est toujours là. L’inquiétude commence à nous gagner car on a vraiment l’impression d’être couchés au pied d’un Caterpillar ! Au final nous ne fermerons pas l’œil de la nuit ! Probablement effrayés par le chauffage au propane, ils ont mis l’aération jusqu’au matin. Comment ont-ils pu dormir, mystère…
Derrière nous, le canyon entre peu à peu dans l'ombre...
20 heures. Le fond du canyon est désormais dans l'ombre et nous reprenons tranquillement la route en nous arrêtant au-dessus de Lower Falls, au départ d'Uncle Tom's Trail. Le rugissement de l'eau qui se précipite de 94 mètres de hauteur à un débit de 240 m3/s est totalement fascinant!
Je suis perchée au poste avancé de mon rocher comme une vigie à la proue d'un bateau, et de là j'ai tout le canyon en enfilade.
Derrière nous, c'est tout aussi beau. Les longues stries verticales des falaises, encore plus colorées que du côté des chutes, plongent dans les eaux écumantes de la Yellowstone.
Longtemps, à Artist Point, nous guettons les rayons du soleil couchant sur les falaises jaune soufre, ponctué de rouge orangé et de sanguines, hérissées par endroits de sapins vert foncé. Nous sommes loin d'être seuls sur la petite plate-forme, mais je me suis installée sur le rocher d'or, juste au bord du canyon...
... puis partons rapidement pour Artist Point, d'où on a une belle vue en enfilade sur les Lower Falls. Les nuages laissent filtrer une lumière dorée qui illumine le canyon. Ici, on comprend pourquoi le parc s'appelle Yellowstone...
J 26 - Mercredi 3 juin (suite)
Grand Canyon of the Yellowstone
Arrivés aux chutes Yellowstone, le ciel s’est enfin dégagé. Nous passons d'abord à Upper Falls où la vue, entre les arbres, est assez décevante...
Boucle Salt Lake City - Salt Lake City via Yellowstone