Du Torres del Paine à Puerto Natales
Sous un rayon de soleil, les eaux se teintent de turquoise comme leurs cousines des Rocheuses canadiennes.
En trois jours et demi, nous n'aurons pas aperçu une  fois les Torres; seuls les Cuernos auront émergé des nuages, le temps d'une brève apparition.
En face de nous, la chute du Salto Grande del río Paine.
L'embarcadère est tout proche, nous voyons même la Corsa blanche sur le petit parking.
Cette fois-ci, nous allons prendre la piste que nous avions délaissée à l'aller. Elle est neuve et devrait être en meilleur état, sans compter qu'elle est nettement plus courte que l'autre.
Nous ne sommes vraiment pas arrivés dans le parc au bon moment. A trois jours près, nous aurions eu un temps ensoleillé, et même si le vent est indétrônable, beaucoup de choses passent au second plan sous le ciel bleu.
Vu deux huîtriers pies.
En fait de bonne piste c'est raté! Les pluies l'ont complètement esquintée, ce n'est par endroits qu'une succession de trous et de passages de tôle ondulée.
Le río Paine, si beau...
Puerto Natales. Dans un des bureaux de change, la caissière, qui ne se prend pas pour rien, comme tous ceux à qui nous avons eu affaire jusqu'à présent dans ces endroits-là, commence à lorgner d'un œil suspicieux le premier billet de cent euros, en direct de la Banque postale, essaie de voir à travers et le pose sur le coin de sa table avec un air à moitié dégoûté. Elle prend le second, l'examine, et repère une petite pliure plus prononcée d'environ un millimètre sur une des tranches au milieu du billet. Ça y est! Elle a ce qu'elle cherchait et nous le rend d'un air triomphant. Nous ne comprenons pas (ou faisons mine de ne pas comprendre). Je sors mes lunettes, fais comme elle, observe le billet, et lui demande ce qu'il a de spécial. Je lui dis qu'en France un tel billet ne poserait pas de problème. D'un ton cassant, elle nous réplique qu'ici, elle n'en veut pas!! Excédé, Alain lui demande sèchement de lui rendre le premier billet et nous ressortons furieux.
Dans le deuxième bureau, un genre de petit  commerce, la caissière est en pleurs, consolée par une amie à elle, et nous ne savons trop que faire. Elle nous change nos billets sans problème (billets, je le rappelle, tout neufs)...
 
Le soir, dans une pizzeria (Mesita Grande), le serveur essaie de nous rouler avec une impudence incroyable! Il s'était carrément pris 100 % de pourboire! (Au Chili, le pourboire dans les restaurants est en principe de 10 %.) Nous voulions en fait dîner à Afrigonia, le meilleur restaurant de Puerto Natales, mais la salle, toute petite, était bondée et  il aurait fallu réserver.
Accueil
Torres del Paine
(la Vallée française)
J 14 - Dimanche 5
 

L'hostal Chorrillos a un petit défaut: l'isolation extérieure est déplorable, mais c'est un défaut récurrent jusqu'à maintenant, et bien qu'excentré, les voitures nous ont dérangés. L'adresse reste néanmoins excellente.
Après le petit déjeuner composé cette fois-ci de jus d'orange, de quatre crêpes, de pains chauds, beurre et deux confitures, plus fromage, nous nous préparons à partir pour El Calafate en passant par le côté chilien, soit Cerro Castillo, sur la route du Torres del Paine.
Le ciel sombre diffuse une lumière grise. Au passage, nous donnons à un des nombreux chiens qui arpentent les rues la fin du poulet. Je crois qu'il n'en est pas encore revenu...
El Calafate,
Le Perito Moreno
J 13 - Samedi 4 décembre
 
Puisqu'on s'en va, le temps aujourd'hui est nettement plus beau, bien que les sommets soient toujours encapuchonnés.
A 9 h 30, nous prenons le catamaran en compagnie d'un jeune Français très sympa, Loïc, avec qui nous avons échangé quelques mots en attendant d'embarquer. Lui est parti pour un tour du monde; arrivé en Equateur il y a trois mois, il prend l'avion après-demain à Punta Arenas pour la Nouvelle-Zélande. Il va comme nous à Puerto Natales, et comme nous se rend à l'hostal Chorrillos chercher ses affaires qu'il y avait laissées, le temps d'aller aux Torres del Paine. Dernière coïncidence, il connaît voyageforum et a même un pseudo: karasamba. Nous lui proposons de rentrer en voiture avec nous.
 
Derrière nous, à l'extrême gauche, le nouveau refuge, qui se confond avec les terres en arrière-plan, et au centre, murs rouges et toit blanc, l'ancien refuge.
  
          Patagonie australe
El fin del mundo ou le Pays du vent